Drainé par les ruisseaux des Villandes et de Couesbouc, qui alimentent la Flume, le territoire de la commune de Saint-Gondran s’étend sur environ 420 hectares.

A côté de lieux d’occupation très ancienne (La Brosse, Couesbouc, Baraton, Caradeux, Les Villandes), des constructions récentes et soignées font vivre les chemins autour du bourg.

La fontaine

 

Ainsi Henri de Kerbeuzec, pseudonyme de François Duine, expliquait-il, en 1914, dans la Revue des Traditions Populaires, l’absence des bréviaires d’un saint Gondran et la dénomination de cette paroisse. Il précisait que la fontaine de Saint-Gondran était un lieu de pèlerinage très fréquenté « On y vient jusque de Bonnemain. Mais cette dévotion se pratique aussi secrètement que possible ».

La vertu de cette eau était de donner du lait aux nourrices qui venaient y boire. Cette fontaine, qui se trouve au nord-est de l’église, de l’autre côté de l’autre route, conserve le nom de fontaine au lait. Sur le cadastre de 1835, le champ qui l’entoure est le pré au lait. L’abbé Sanson, ancien recteur de Saint-Gondran, se plaisait à raconter, au sujet de cette fontaine, une anecdote qu’il avait, disait-il, lue dans les archives du presbytère. Ces archives ont été dispersées, mais heureusement Adolphe Orain, folkloriste breton, l’avait lui aussi relevée : « On raconte qu’un jour deux faucheurs étaient à travailler dans un pré voisin de la source. En juin, la chaleur est grande et quand ils eurent vidé leur pot de cidre, ils eurent encore soif et se rendirent à la fontaine. L’un dit à son camarade :

"Cré tu ta que cette eau donne du lait ?
Je n’savons point, mais si le dit
Ma, je n’y cré guère, et defie ben, à cette iau de faire de ma ta femme et de me donner du lait."

Puis il se baissa et prit de l’eau avec la main pour calmer sa soif. De retour dans la prairie, il sentit, en fauchant, de grandes douleurs à la poitrine et ne tarda pas à être inquiet en voyant ses seins s’arrondir et répandre du lait. Les douleurs devinrent tellement insupportables qu’il dut cesser son travail et s’en alla chez lui, où il ne put obtenir de soulagement qu’en allaitant des enfants. C’est à partir de ce jour qu’on l’appela le père Laitu ».

La fontaine de Saint-Gondran

L’église

 

L’église est un bâtiment remarquable tant par ses éléments architecturaux que par son mobilier. Pour sa partie la plus ancienne, elle date des XVe et XVIe siècles. Au début de ce siècle, elle était en très mauvais état.

 

En 1904, pour couvrir les travaux de réfection, une souscription est lancée auprès des paroissiens. Elle recueille 2000 francs en espèces et environ 1275 francs en matériaux et journées de travail. L’architecte Régnault propose de déplacer le clocher. La fabrique n’ayant pas les ressources suffisantes, le projet est abandonné.

 

Il est repris vingt ans plus tard par la municipalité, sous la direction de l’architecte Poirier. Le porche précédant la porte ouest est démoli. Le clocher, dans le passé au milieu de l’édifice, est reconstruit à sa place. Les travaux, adjugés en mars 1925, sont terminés au mois de novembre de la même année.

 

Les difficultés financières sont très importantes. Les entrepreneurs font appel au préfet pour être réglés. Le compte des travaux n’est soldé que le 28 juillet 1929. Ceux-ci ont coûté 89 128.35 francs. Le lot de maçonnerie est traité par Monsieur Limou, maçon de Hédé.

Le vitrail

 

Le mur nord de l’église est aveugle. Le côté sud possède une porte flamboyante bouchée, un petit cadran solaire, deux écussons, une rangé de petits arcs trilobés. La porte ouest est en arcs brisés.

 

L’intérieur de l’église est d’une rare richesse. Les poutres sont ornées. Un Christ en croix se trouve au-dessus de la porte de la sacristie. Des fonts baptismaux cylindriques sont sculptés de quatre têtes d’hommes. D’autres fonts sont gravés de lettres gothiques. Une Vierge à l’Enfant date du XVIe siècle.

 

Mais l’élément le plus intéressant est la verrière du chevet. Elle fut commandée le 28 août 1569 à Michel Bayonne, peintre verrier établi à Rennes, et livrée en avril 1570. Le monogramme M.B. se retrouve en plusieurs endroits. Elle a subi plusieurs restaurations.

 

Le vitrail met en scène la vie de Jésus depuis la trahison de Judas jusqu’à la mise au tombeau. Il emprunte les faits relatés par les quatre évangélistes Matthieu, Marc, Luc et Jean. Sa lecture se fait de gauche à droite et de bas en haut.

 

La trahison de Judas

"Il s’approcha de Jésus et il le baisa. Simon Pierre qui était là, tira son épée et coupa l’oreille droite de Malchus, serviteur du souverain.

Jésus traîné devant le grand prêtre Caïphe.

Es-tu le Christ, le fils du Dieu béni ? Je le suis.

Jésus, les yeux bandés, aux outrages des soldats.

Devine qui t’a frappé ?

Je le suis.

Jésus conduit au tribunal de Hérode.

Hérode après s’être moqué de lui et l’avoir revêtu d’un manteau éclatant….

La flagellation.

Il le fit battre de verges.

Jésus couronné d’épines.

Les soldats tressèrent une couronne d’épines, qu’ils posèrent sur sa tête. Ecce Homo.

Jésus comparait pour la seconde fois devant Pilate.

Barabas ou Jésus ?

Jésus, sur le chemin du Golgotha.

Jésus portant sa croix arriva au lieu du crâne que l’on appelle Golgotha.

Jésus attaché à la croix.

Ils le crucifièrent.

Le Christ en croix.

L’ensevelissement.

Joseph prit le corps et l’enveloppa d’un linceul blanc."

Durant la seconde moitié du XVIe siècle, ce manoir appartient à la famille de Lines de Saint-Symphorien. La partie du bailliage comprise dans la paroisse de Saint-Gondran entre dans la famille Du Bouays vers 1597 par le mariage de Jeanne de Lines, née à Hédé en 1572, avec Julien, seigneur dans la vallée de Couesbouc, qui devient ainsi seigneur de la Broce. Brosse signifie « broussaille » en parler gallo. Le bâtiment a été restauré à la fin du XXe siècle.